Les français utilisent de moins en moins souvent leur chéquier pour effectuer leurs achats. Ils lui préfèrent le prélèvement, le virement mais surtout la carte bancaire (2,6 milliards de chèques émis en 2013 contre 10.7 milliards de transactions effectuées par carte bancaire en 2014).
Même s’il est en pleine perte de vitesse, le chèque n’est pas épargné par la fraude pour autant. La plus classique d’entre elle est la fraude occasionnée à la suite du vol ou de la perte de votre chéquier. En un mot, des chèques frauduleux sont émis et tirés sur votre compte bancaire avec une fausse signature ou encore en falsifiant le montant initial (On parle alors de faux chèques et de chèques falsifiés).
Pas de panique, une opposition (pour vol ou perte), un dépôt de plainte au commissariat de votre domicile vous permet d’éviter le pire : la banque vous restitue les montants débités frauduleusement.
Aujourd’hui, cette fraude « classique » est dépassée. De nouvelles arnaques bien plus élaborées ont désormais vu le jour.
En voici un exemple typique : vous êtes à la recherche d’un emploi depuis plusieurs mois et intéressé par votre profil, un employeur vous contacte.
Sans même vous avoir rencontré physiquement, il retient votre candidature. Vous commencez très vite, car votre employeur est un homme d’affaires pressé ! Peu après, votre prétendu employeur vous verse, par chèque bancaire, votre premier salaire ; mais curieusement, il commet une grossière erreur. En effet, au lieu de vous envoyer un chèque de 1200€ vous recevez un chèque de 5000€!
Confus, il vous rappelle pour vous demander de lui restituer la différence. Bien entendu, cet argent ne vous appartient pas donc, dès que l’argent est porté au crédit de votre compte bancaire, vous lui adressez un chèque de 3800€ (le trop perçu).
L’affaire pourrait en rester là. En réalité, les problèmes ne font que commencer pour vous ! Après l’envoi du chèque de 3800€, votre banque vous apprend que celui-ci est impayé. Elle porte donc au débit de votre compte bancaire les 5000€. Résultat : votre compte se voit du jour au lendemain débiteur de 3800€. Comble de malchance, l’employeur n’est désormais plus joignable.
Quant à votre plainte, autant dire qu’elle a peu de chances d’aboutir : c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin ! Mais la banque elle n’attend pas et vous facture au prix fort les frais de rejet, agios, lettres de mise en demeure etc…
Ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres, car l’imagination des fraudeurs est débordante (location saisonnière, vente entre particuliers…) ! Et même le chèque de banque pourtant plus fiable n’est pas à l’abri !
Pour éviter d’être la prochaine victime, sachez que lorsque vous déposez un chèque à l’encaissement, celui-ci est porté automatiquement (et provisoirement) au crédit de votre compte bancaire. Cette opération doit se faire au plus tard par la banque un jour ouvré après son enregistrement (art. L.131-1-1 du Code monétaire et financier). Par exemple, si vous déposez votre chèque le mardi, sa date de valeur ne peut pas être postérieure au mercredi (J+1).
Par la suite, votre agence bancaire transmet le chèque à la banque de l’émetteur pour se faire payer. C’est à ce stade que votre établissement bancaire peut découvrir que le chèque a été volé, ou que le compte du tireur (celui qui a émis le chèque) n’est pas approvisionné, clôturé…
En d’autres termes, la banque ne procède aux vérifications qu’a posteriori. Dès lors, si le chèque revient impayé, vous êtes en tant que titulaire du compte, responsable devant votre banque. Cette dernière vous demandera donc de rembourser votre solde débiteur majoré, comme il se doit, de tous les frais générés par cette situation.
Naturellement, vous devez porter plainte mais cette arnaque est si bien ficelée que généralement l’auteur de l’infraction n’est pas facilement identifiable, voire à l’étranger.
Malheureusement, nos équipes sur le terrain sont de plus en plus souvent saisies par des victimes de ces arnaques. Alors pour éviter ce genre de déconvenue soyez particulièrement vigilants car selon le proverbe « méfiance est mère de sûreté » !