Réunis à Rungis, le mercredi 11 octobre 2017, par M. Emmanuel Macron, Président de la République, les Etats généraux de l’alimentation ont fait le bilan de leur première étape. Les rapporteurs ont présenté fidèlement les travaux des 7 ateliers qui, depuis 2 mois, ont confronté les positions des différents acteurs de l’alimentation sur des sujets imposés.
Pour sa part l’ALLDC était présente dans les ateliers 5 (Rendre les prix d’achat des produits agricoles plus rémunérateurs pour les agriculteurs) et 6 (Adapter les produits agricoles aux besoins des différents marchés et aux besoins des transformateurs). Des consensus ont été relevés sur la contractualisation des marchés pour en assurer la stabilité des prix et le renforcement de l’organisation des filières avec la participation de toutes les parties prenantes de la filière.
Dans un long discours programme le Président Macron a rappelé sa politique agricole basée sur l’engagement volontaire et la responsabilité des acteurs du monde agricole.
Il souhaite un regroupement des exploitants pour obtenir une taille suffisante pour répondre aux besoins des marchés. Il demande aux filières de se réorganiser et ce, avant la fin de l’année. Il demande également aux coopératives plus de transparence. Il veut séparer le conseil de la vente des produits aux agriculteurs. Il souhaite soutenir les revenus énergétiques de l’agriculture par une simplification administrative pour l’installation. Il refuse la guerre des prix bas qui pénalise toujours le producteur et souhaite la fin de la surenchère des promotions dans l’alimentation.
Pourquoi n’y a-t-il que 3% de porc bio produit en France alors que la demande explose? Le Président expose sa volonté de lutter contre cette frilosité du plus grand nombre de paysans à la conversion vers le bio. Les cantines scolaires sont des lieux centraux pour l’éducation à l’alimentation des générations futures. Le bio verra sa proportion augmenter dans les menus. L’approvisionnement de proximité sera encouragé.
Un ensemble de textes sera sur la table des assemblées dès le 1er semestre 2018 et une ordonnance pourra accélérer le dispositif législatif.
Le Président a indiqué sa préférence pour le dialogue au sein des filières et la responsabilité des acteurs mais utilisera la voie législative pour mettre l’agriculture en position de progrès et plus particulièrement pour assurer une juste rémunération des paysans.
Dans ces orientations nous retrouvons bon nombre de nos questionnements et positions. L’agriculture va de pair avec le respect de la nature et la santé. Le glyphosate, les narco, les antibiotiques,… ont été aussi abordés. Alors que la deuxième série d’ateliers va débuter, il nous faut rester attentifs et suivre l’évolution de ces dossiers. Beaucoup de filières souhaitent aujourd’hui la participation des associations de consommateurs agréées à leurs travaux. Nous approuvons cette orientation mais reste encore à définir le cadre et les modalités de partenariats sans perdre de vue la question des moyens de ces dernières, question qui se posera à un moment ou à un autre.