Selon la dernière étude du CREDOC (mai 2018), les habitudes de consommation dans l’alimentaire tendent à changer. Les français privilégient de plus en plus la qualité et la proximité.
Ainsi, le critère du prix n’est cité en priorité que par 33% des français. Ils valorisent notamment les circuits courts (les bouchers, poissonniers, boulangers de quartier..) pour 57% d’entre eux. Le bio a aussi la côte, ce marché ayant progressé de 15% en 2017 pour atteindre 8 milliards d’euros.
Dans notre assiette, les choses évoluent également. On achète ainsi moins de viande (-1,5%), de poissons et crustacés (-3,4 %), de fruits et légumes (-0,9 %). Restent le pain, les céréales, le lait, le fromage et les œufs, qui sont toujours très appréciés.
Les grandes surfaces ne veulent pas perdre de terrain et s’adaptent à ces nouvelles pratiques. On voit ainsi de plus en plus grandir les rayons dédiés au bio dans ce type de magasins. Le commerce équitable gagne aussi du terrain, les briques de lait équitable du type «c’est qui le patron?», «les éleveurs vous disent merci» ou les filières responsables des marques distributeurs ont le vent en poupe. Les consommateurs acceptant un léger surcoût contre la garantie d’une meilleure rémunération des éleveurs.
Les pouvoirs publics ont décidé d’accompagner ce mouvement ; le programme Ambition Bio 2022, dont le plan d’actions a été dévoilé le 25 juin dernier, vise à promouvoir des modes de production respectueux de l’environnement, à garantir des normes élevées de bien-être animal et à préserver la biodiversité. Pour ce faire, trois leviers financiers vont être mobilisés : le renforcement des moyens consacrés aux aides à la conversion, un doublement du fonds de structuration «avenir bio» géré par l’Agence bio, ainsi qu’une prolongation avec revalorisation du crédit d’impôt bio. Au total 1,1 milliard d’euros sera ainsi consacré aux aides à la conversion en agriculture biologique sur la période 2018-2022.
Cette démocratisation du «commerce vert» doit être salué, car la majorité des français (23%) demeure sensible aux prix et fréquentent majoritairement les grandes surfaces. Reste qu’il n’est pas toujours facile de se convertir au bio lorsque les moyens financiers manquent !
On constate que les acteurs du marché notamment la grande distribution, accompagnent ces nouvelles tendances, mais il s’agit aussi pour eux d’un bon moyen pour préserver leurs marges.
Comme nombre de consommateurs, L’ALLDC souhaite qu’à terme, le bio devienne plus accessible aux ménages, y compris aux plus modestes, mais également que son offre se diversifie. Espérons que des initiatives telles que le programme ambition Bio 2022 y contribueront.