Les objets connectés se sont désormais introduits dans la vie des consommateurs. En France, ce marché est estimé à 150 millions d’euros en 2013 et atteindrait 500 millions en fin d’année 2016, selon une étude Xerfi du 7 décembre 2015. On en trouve dans le secteur de la santé, du bien-être et de la domotique. Les objets connectés sont des objets, reliés à Internet, capables de communiquer avec d’autres systèmes, pour obtenir ou fournir de l’information. Ces objets sont conçus pour collecter et réutiliser des données grâce à une connexion assurée par l’objet lui-même. Mais le consommateur n’a pas toujours conscience des différents enjeux et doit donc à minima être bien informé.
Les objets connectés sont mis sur le marché avec la promesse de rendre notre vie plus facile, c’est par exemple les dispositifs d’aide à la conduite, les compteurs communicants à domicile dont les fonctionnalités permettent de maîtriser sa consommation et sa facture d’énergie, mais aussi la télémédecine, ou les systèmes de sécurité intelligents.
Le consommateur n’a pas le choix, il doit se former s’il souhaite utiliser au mieux ces objets d’un nouveau genre et bénéficier des progrès promis par leur technologie. Du côté des professionnels, ils doivent encore travailler pour mettre à sa disposition des informations essentielles :
L’utilisation de l’objet connecté nécessite t-il le téléchargement d’une ou plusieurs application(s) ? Comme par exemple une application de coaching sportif associée à un podomètre connecté.
Quelles sont les données collectées par l’objet ? A quelle fréquence ? Par qui ces données sont-elles visibles ? Sont-elles anonymes ? En effet, l’utilisateur doit avoir connaissance des modalités de collecte, de traitement, de stockage et d’utilisation des données personnelles. Les éventuels choix de paramétrage de l’utilisateur et leurs conséquences sur les données personnelles doivent être clairement présentées.
De plus, la présentation de ces informations par le professionnel au consommateur doit être soignée, lisible, compréhensible. Ainsi, le consommateur doit être informé des configurations minimales requises pour l’utilisation de l’ensemble des fonctionnalités de l’objet connecté. Une mise en garde particulière doit attirer l’attention du consommateur sur des situations de non interopérabilité. De même, si des mises à jour sont nécessaires, leur contenu doit être présenté de manière explicite et compréhensible.
Des conseils devraient en outre être fournis à l’utilisateur pour lui permettre une utilisation de l’objet connecté le plus économe en énergie possible. L’idéal serait que le consommateur puisse disposer de cette information au moment de l’achat.
De la même façon, il nous semble important que le consommateur soit informé sur les émissions électromagnétiques de l’objet et le cas échéant, des conseils pourrait lui être donné pour utiliser au mieux l’objet connecté de manière à réduire au maximum les émissions. La notice d’utilisation nous semble être l’endroit le plus adapté pour fournir au consommateur ces informations. La notice devrait aussi contenir des avertissements, les précautions à prendre avant de permettre à l’appareil d’établir une connexion. Elle devrait fournir des explications sur les paramétrages par défaut et des avertissements sur les conséquences de la modification par l’utilisateur de ces paramétrages.
De plus, les consommateurs souhaitent aujourd’hui connaître les possibilités de réparation de ces objets et les modalités prévues pour leur recyclage.
Le plus souvent, l’objet connecté est partagé par plusieurs utilisateurs, y compris au sein d’une même famille. Il convient d’assurer par défaut un paramétrage qui limite à chaque utilisateur l’accès en propre et à lui seul, aux données qui le concernent.
Les sujets de préoccupation autour des objets connectés sont nombreux. D’ailleurs, les groupes de travail sur ce thème se multiplient, et nous avons identifié collectivement les attentes des consommateurs, notamment via un groupe de travail de comité consommation d’Afnor.
Il nous reste à promouvoir ce travail auprès de toutes les instances qu’elles soient normatives ou réglementaires afin que la question notamment de l’information préalable, de la sécurité et de la protection des données personnelles soient réellement prise en compte.