Nike, Adidas et Puma se sont disputés à prix d’or les contrats de sponsoring des principales équipes de l’Euro 2016. Leurs logos seront visibles sur tous les terrains et tous les écrans pendant la durée de la compétition. Une opération très juteuse, qui cache des pratiques «anti-jeu».
Alors que les 3 marques empocheront des bénéfices colossaux, les ouvriers qui fabriquent leurs équipements continuent de toucher des salaires inférieurs au minimum qui leur permettrait de vivre dignement.
Le rapport « Anti-jeu » commandité par le Collectif Ethique sur l’étiquette, qui analyse l’impact, pour les travailleurs de leurs chaînes d’approvisionnement, du modèle économique des 3 principaux sponsors des équipes de l’Euro 2016 – Nike, Adidas, Puma – est sans appel. Les sponsors laissent les travailleurs sur la touche. Les équipementiers adoptent en effet une stratégie de surenchère aveugle dans le sponsoring pour accroître leur rentabilité financière en recherchant des coûts de fabrication toujours plus bas.
Les ouvriers de la confection n’ont par exemple pas touché plus de 60 centimes d’euro pour fabriquer le maillot de l’équipe d’Allemagne, vendu 85 €. Ces marques investissent massivement dans le sponsoring des clubs, des équipes nationales, des joueurs pour doper les volumes de ventes; argent qui aurait permis à plus de 165 000 travailleurs vietnamiens et 110 000 travailleurs indonésiens de recevoir un salaire vital.
En parallèle, l’optimisation des coûts de production par ces marques se traduit par une recherche systématique de moindres coûts de la main-d’œuvre, fixés désormais en dernier ressort, qui les conduit à poursuivre leurs délocalisations vers des pays encore moins-disant socialement. Résultat, les travailleurs de leurs chaînes d’approvisionnement, situés principalement en Asie, touchent des salaires en deçà du minimum nécessaire pour vivre décemment – en deçà d’un salaire vital. En contradiction avec le discours affiché de ces sponsors, qui se positionnent, à force de déclarations publiques, comme des acteurs plus responsables que les autres marques du secteur.
Une pratique clairement anti-jeu qui se traduira, pendant l’Euro 2016, par de nouveaux bénéfices considérables pour ces sponsors – et qui laisse délibérément les travailleurs sur la touche.
Le Collectif Ethique sur l’étiquette, dont notre association est membre, se mobilise pendant l’Euro 2016 pour exiger de ces grands équipementiers des pratiques garantissant le versement d’un salaire vital pour les ouvriers qui contribuent au premier plan à une croissance économique sans égal.
Vous souhaitez vous mobiliser avec nous durant cette campagne :
Envoyez directement un message à Mark Parker, Herbert Hainer et Bjorn Gulden, les PDG de Nike, Adidas et Puma pour leur demander de garantir un salaire vital aux ouvriers qui fabriquent leurs produits.
Rapport « Anti-jeu. Les sponsors laissent les travailleurs sur la touche. » du Collectif Éthique sur l’étiquette.
Le Collectif Ethique sur l’étiquette rassemble une vingtaine d’ONG, associations, syndicats et organisations de défense des consommateurs, dont l’association Léo Lagrange pour la défense des consommateurs, engagés pour défendre les droits humains au travail dans le monde, et promouvoir un encadrement contraignant de l’activité des multinationales. Il est la branche française du réseau européen Clean clothes campaign. www.ethique-sur-etiquette.org