En matière bancaire, plus encore que dans d’autres secteurs d’activités, compte tenu de la complexité de la matière, les consommateurs ont besoin d’une information accessible, transparente afin de comparer les tarifs des différents services proposés par les banques. C’est seulement à cette condition que le consommateur peut faire jouer la concurrence. S’il reste des progrès à faire pour atteindre ces objectifs, pour les consommateurs les plus avertis, il existe des études sur l’évolution des tarifs pratiqués par les banques.
C’est le cas notamment de l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB), piloté par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) dont notre association est membre, qui publie, chaque année, un rapport sur l’évolution des tarifs bancaires.
Le rapport des tarifs bancaires au 5 janvier 2021 vient de paraître et montre selon l’OTB une évolution modérée des tarifs bancaires pour les banques de réseau et les banques en ligne.
Pour faire ce constat, l’OTB a passé au crible les tarifs de 101 banques de réseau et 8 établissements bancaires en ligne.
En effet, il n’était pas toujours simple pour un client de comparer le coût des différents frais et services bancaires, notamment en raison de la dénomination propre à chacune d’elles.
Depuis le 31 juillet 2019, les établissements bancaires et de paiement de l’Union Européenne sont tenus de publier un document d’information tarifaire normalisé ou DIT.
L’objectif de ce document est de présenter les principaux tarifs et frais bancaires ainsi qu’une liste des services les plus représentatifs rattachés à un compte de dépôt ou de paiement (ex: frais de tenue de compte, fourniture d’une carte bancaire, retrait d’espèces à un DAB autre que celui de la banque, commissions d’intervention etc…).
Le client peut en principe plus aisément comparer les tarifs et faire jouer la concurrence avant l’ouverture d’un compte bancaire.
Ce document normalisé est disponible en libre-service en agence, et doit être fourni gratuitement à la demande du client avant la signature du contrat.
Ainsi, l’observatoire relève qu’au 5 janvier 2021, quatre tarifs sont stables ou gratuits (prélèvements et virements par internet, commission d’intervention…) et deux sont à la baisse (alerte sur la situation du compte par SMS ou abonnement à des services à distance). En revanche huit tarifs sont à la hausse parmi lesquels les frais de tenue de compte ou les virements occasionnels en agence ou encore les retraits d’espèces…
Rappelons qu’en 2018, les établissements bancaires français avaient pris l’engagement de geler leurs tarifs bancaires. Aujourd’hui, une tendance inverse semble se dessiner et on peut s’interroger sur la raison d’être de ces augmentations.
Certes, le client qui a été détecté en situation de fragilité financière par sa banque peut toujours obtenir le plafonnement de ses frais bancaires (entre 20 ou 25 euros par mois) mais la majorité des clients subissent cette hausse sans pouvoir réellement s’y opposer. En effet, en signant la convention de compte, vous avez adhéré aux conditions tarifaires applicables. De même, si votre banque décide d’augmenter ses frais bancaires, vous recevrez trois mois avant la mise en œuvre de la hausse, un courrier dans lequel sera détaillé la nouvelle grille tarifaire. Cette dernière devra également être affichée en agence. Une fois cette information envoyée, vous avez deux mois pour exprimer votre refus. Sans réponse de votre part votre silence pourra être considéré comme un accord. Mais la manifestation de votre refus entrainera généralement la clôture de votre compte par la banque, plutôt qu’une renégociation individualisée des tarifs.
Bien que modérée, cette hausse d’une partie des tarifs bancaires pour les services les plus courants est une mauvaise nouvelle pour les clients. L’occasion peut être pour le client de faire jouer la concurrence en définissant les services bancaires et le type de banque dont il a besoin au quotidien et d’oser aller voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs…
Pour lire le rapport de l’observatoire des tarifs bancaires, cliquez ici