Parmi les litiges pris en charge par l’association, le secteur des assurances reste dans le peloton de tête. Lorsqu’un consommateur déclare un sinistre à son assureur, très souvent intervient une phase d’expertise. C’est en effet, sur la foi du rapport d’expertise que l’indemnisation de l’assuré va être faite. Pour mieux comprendre cette étape cruciale du processus d’indemnisation, nous sommes allés à la rencontre d’un professionnel de l’expertise médicale le Dr Marchand, chirurgien-dentiste conseil, directeur du Comité Dentaire au sein du groupe MACSF Le Sou Médical (mutuelle d’assurance du corps sanitaire français), Direction du Risque Médical et de la Protection Juridique.
Glossaire :
Expertise amiable
Mandatée si besoin par l’assureur d’un professionnel de santé ou d’un patient. Elle permet d’éviter un passage potentiel en voie judicaire afin de gagner du temps dans la clôture du litige en apportant les données pratiques cliniques non interprétables sur pièces. Le contenu des questions de la mission est élaboré par l’expert conseil de l’assureur en fonction des renseignements recherchés. Elle permet une transaction amiable assez rapide sur la base des conclusions du rapport.
Expertise judiciaire
Elle est mise en place soit directement, soit après échec d’une tentative de solution amiable lorsque les positions des parties sont trop éloignées pour un accord.
Cadre légal très rigoureux, où l’expert judiciaire nommé par un magistrat, est le responsable de la procédure d’expertise et fixe les convocations à son accedit (l’accedit est la réunion contradictoire entre les experts et les parties). Il doit répondre aux questions d’une mission judiciaire. Chaque partie sera généralement représentée à l’accedit par un expert assistant et/ou un avocat.
Les délais sont parfois assez longs (toujours supérieurs à ceux d’une voie amiable) : formalisme de toutes les étapes (constitution du dossier, examen d’expertise, plaidoiries, etc.) ; examen d’expertise pour émission d’un pré rapport par l’expert judiciaire qui rédigera ensuite son rapport définitif après que les parties aient pu exprimer leurs accords – désaccords potentiels (dires), possibilité de transaction sur ces bases ou passage au fond devant le magistrat qui rendra ultérieurement son jugement quant aux conditions d’indemnisation qui seraient retenues. Possibilité de demander une contre-expertise ou un complément d’expertise, voire faire appel du jugement avec une nouvelle procédure, en cas de contestation persistante du rapport par une partie.