La plupart des autoroutes de France sont à péage. Pour assurer leur construction et leur entretien, l’Etat a concédé leur gestion à des sociétés privées (par exemple Sanef, APRR, Vinci…) à qui nous réglons un « droit de passage », le péage. Selon une récente enquête de 60 millions de consommateurs (N° 528, juillet-août 2017) tous les tronçons étudiés ont augmenté entre 5,7% et 16,2% en six ans, soit une augmentation supérieure au coût de l’inflation sur la même période (5,3%).
L’État a revendu en 2006 toutes ses parts dans les sociétés d’autoroute en leur confiant le soin d’entretenir et faire progresser le réseau moyennant la possibilité d’augmenter plus que l’inflation.
Avec les péages, ce sont les utilisateurs et non les contribuables qui paient l’entretien du réseau. Cependant, les profits engrangés par les concessionnaires se comptent en milliards chaque année. Près de 40% de leurs recettes sont reversés à l’Etat, toujours propriétaires des autoroutes, mais elles demeurent largement rentables. Face à ce constat, en 2015, le gouvernement en place avait décidé un gel des tarifs, mais l’abandon de l’écotaxe poids lourds a changé la donne. Les automobilistes devront donc continuer à subir une augmentation des tarifs, du moins sur la période 2019-2023, pour rattraper le gel décidé en 2015.
Malgré ces augmentations intempestives, et les considérations environnementales qui poussent vers d’autres modes de déplacement plus propres la voiture individuelle demeure généralement le mode de transport le plus économique, le plus pratique pour partir en vacances, notamment si vous partez à plusieurs.
Déjà en 2012, la Cour des Comptes dénonçait la hausse tarifaire des péages destinée à financer l’investissement. Elle prévoyait que cette hausse des tarifs serait constante et continue dans les années à venir. Parmi ses recommandations, le Cour estimait qu’un plafond maximum de hausse tarifaire devait être pratiqué par les concessionnaires afin de privilégier les utilisateurs et à terme, l’Etat. On voit ce qu’il en est aujourd’hui! Les utilisateurs constatent chaque année qu’il leur coûtera toujours plus cher d’emprunter les autoroutes pour être plus rapidement sur le lieu de leur villégiature et profiter de vacances…bien mérités!
Pour faire baisser la note, les vacanciers utilisaient généralement leurs chèques vacances pour régler les péages à condition de faire l’appoint. Mais, depuis 2013, les chèques-vacances ne sont plus acceptés lors du passage au péage. Désormais vous devez ouvrir un compte Liber-t VACANCES et créditer vos chèques-vacances dans la limite de 150€/an pour obtenir un badge qui vous permettra de passer au télépéage automatique. L’association des sociétés d’autoroute prétend que ce changement a permis de faciliter l’accès à l’arrivée au péage et d’assurer la fluidité du trafic autoroutier. Mais cela permet surtout à ces sociétés de faire des économies de postes de travail.