Trop d’information, tue l’information ! Il est parfois difficile pour les consommateurs de s’y retrouver parmi tous les signes présents sur les étiquettes et emballages des produits. Marquage rendu obligatoire par la réglementation, labels officiels, allégations marketing, malgré l’intérêt des consommateurs pour les sujets de traçabilité et de transparence, cette profusion de signes nuit à l’information des consommateurs.
L’ALLDC travaille depuis de nombreuses années sur ces sujets de vulgarisation des garanties délivrées aux consommateurs par chacun de ces signes, sigles ou labels. Elle est favorable à un encadrement de l’étiquetage des produits à destination des consommateurs. En effet, seules les informations rendues d’application obligatoire par la réglementation et les labels officiels contrôlés par un tiers indépendant et impartial ont de la valeur et doivent, selon nous, trouver leur place sur l’étiquette du produit. Pour aller plus loin dans l’information des consommateurs, il existe aujourd’hui d’autres outils (application, QRcode) qui permettent une information plus complète.
Ce constat de jungle des labels et sigles en tout genre est partagé par de nombreux acteurs. La commission des affaires économiques du Sénat s’est, elle aussi, saisie du sujet. Elle a auditionné les parties intéressées, parmi lesquelles des représentants des professionnels, des pouvoirs publics, des universitaires, des représentants des consommateurs dont notre association.
A l’issue de ces consultations, un rapport d’information sur le thème : « information du consommateur : privilégier la qualité à la profusion » a été présenté en commission des affaires économiques, le 29 juin dernier.
Les sénateurs appellent à simplifier et à harmoniser les informations mises à la disposition des consommateurs sur les produits et émettent 14 recommandations.
Parmi celles-ci :
- La mise en place d’une certification publique des applications d’évaluation des produits
- La publication, sous la responsabilité des ministères compétents, d’un guide de bonnes pratiques à destination des sites et applications d’évaluation des produits
- L’obligation pour les fabricants de transmettre les informations de composition de leurs produits dans une base de données unique
- L’harmonisation des logos liée à l’affichage environnemental et le développement de la dématérialisation des informations via les QR-codes
- Renforcer les effectifs de la DGCCRF et mettre fin à la baisse des dotations aux associations de protection des consommateurs
- Etoffer le cadre légal des pratiques commerciales trompeuses et renforcer les sanctions pour pratiques commerciales trompeuses.
Ces recommandations nous semblent pertinentes, la mise en place d’une certification publique des applications d’évaluation des produits est une piste intéressante et si elle voit le jour, nous souhaiterions y être associés.
L’information des consommateurs est essentielle pour leur donner confiance dans les produits qu’ils achètent. Mais, il ne suffit pas d’édicter des règles, de prévoir des sanctions, pour atteindre cet objectif de régulation du marché, il faut des moyens ! En premier lieu pour effectuer des contrôles réguliers et inopinés des professionnels par l’Etat , et ensuite pour permettre aux associations de
défense des consommateurs de fonctionner en restant fortes et indépendantes. Ce sont à notre sens les clés pour une concurrence saine et durable.