Après le scandale de la vache folle, la viande de cheval dans les lasagnes ou encore le poulet à la dioxine, une nouvelle crise alimentaire crée la défiance des consommateurs. Cette fois-ci ce sont des pizzas et des chocolats qui sont en cause.
En effet, la bactérie E-coli a été détectée dans les Pizzas surgelées Buitoni (groupe Nestlé) de la gamme Fraich’up. Cette bactérie peut être à l’origine de gastro-entérite et du syndrome hémolytique et uré-mique (SHU). Le 8 avril 2022, la série s’est poursuivie avec le rappel de certains chocolats de la marque Kinder du groupe Ferrero (1) suspectés d’être contaminés à la salmonelle.
Le même jour, le groupe Lactalis a rappelé tous ses fromages au lait cru de différentes marques pour suspicion de présence de la bactérie Listeria monocytogenes.
Le rappel et le retrait d’un produit font suite à la détection de la dangerosité du produit résultant d’un contrôle interne, d’un signalement par un fournisseur ou par un consommateur. La marque organise alors une cellule de crise pour évaluer la dangerosité du produit. Si elle est avérée, la décision de retrait et de rappel est prise.
En France, les professionnels doivent déclarer leurs produits alimentaires ou non alimentaires (2) (hors médicament et dispositif médical) faisant l’objet d’un rappel sur la plateforme rappel-conso . Il s’agit d’une obligation légale créée par la loi EGALIM (3) et la loi PACTE(4). De fait, en vertu de l’article L423-3 alinéa 1 du code de la consommation : « Lorsqu’un producteur ou un distributeur sait que des produits destinés aux consommateurs qu’il a mis sur le marché ne répondent pas aux exigences énoncées à l’article L. 421-3, il engage les actions nécessaires pour prévenir les risques pour les consommateurs et en informe immédiatement les autorités administratives compétentes ».
Le site rappel-conso est donc une liste exhaustive, fiable et actualisée des produits dangereux rappelés, accessible au grand public puisque la déclaration du professionnel est mise à jour si par exemple de nouveaux lots sont concernés par le rappel.
Toutefois, la situation actuelle rappelle que, malgré les mesures prises, le système est loin d’être infaillible et connait des limites. La principale est que la plateforme permet essentiellement d’agir à posteriori, une fois que la contamination a eu lieu. A l’inverse, des contrôles renforcés et plus fréquents permettrait d’éviter la commercialisation de produits défectueux voire dangereux.
Il ne reste alors aux consommateurs victimes que la voie judiciaire pour tenter d’obtenir des réponses sur les circonstances qui ont conduit à cette crise, de sanctionner les responsables et permettre une analyse précise des causes afin d’éviter d’autres drames similaires à l’avenir. Dans l’affaire Kinder, une plainte a été déposée contre Ferrero pour tromperie.