Après la skrinflation, qui consiste, dans le domaine de l’alimentation, à ne pas augmenter le prix des produits en rayon pour éviter un recul des ventes, mais à réduire la quantité dans chaque paquet, les consommateurs voient une nouvelle tendance émerger dans les rayons : la cheapflation. Ce terme, fusion de cheap, bon marché, et d’inflation, décrit une pratique de plus en plus répandue chez les industriels, qui consiste à réduire la qualité des produits en diminuant ou en remplaçant des ingrédients essentiels par des substituts moins chers, tout en maintenant, voire en augmentant les prix.
C’est l’ONG Foodwatch qui a lancé l’alerte en début d’année 2024 sur trois produits modifiés, en s’appuyant sur des données factuelles qui sont ensuite confirmées par les industriels eux-mêmes.
Parmi les produits épinglés : un cordon bleu, un jambon haché et un yaourt.
Ainsi, au rayon viande, l’escalope cordon bleu au poulet Le Gaulois a vu sa quantité de viande passer de 58% à 54%, et d’emmental de 5% à 3%. Par contre, sa quantité de chapelure a augmenté de 22% à 26%.
De la même façon, la composition des hachés à poêler au jambon 100% viande de porc Fleury Michon a changé : la quantité de jambon de porc est passée de 48% à 35%, et le filet de porc (11%) a été remplacé par de la viande de porc (33%). Un additif et un colorant ont été ajoutés dans la recette.
Le produit a aussi été l’objet d’une subtile skrinflation, passant de 2 x 200g à 2 x 190g, tandis que son prix au kilogramme a augmenté de 23% entre 2020 et 2024.
Les marques justifient leur choix notamment par la hausse des coûts de matières premières sur fond de grippe aviaire, du manque de céréales et de l’explosion de prix du fait de la guerre en Ukraine.
Mais cette stratégie lucrative pour les fabricants a des répercussions néfastes pour nous les consommateurs puisqu’elle induit une baisse de la qualité réelle des produits.
Face à cette tendance, nous pouvons tous prendre des mesures pour contrer ce phénomène.
Tout d’abord, lire attentivement les étiquettes pour repérer les changements de composition dans les produits que nous avons l’habitude d’acheter.
Privilégier les marques qui mettent en avant la qualité et la transparence, pour encourager les fabricants à reconsidérer leurs pratiques.
En conclusion, la cheapflation représente un défi pour les consommateurs mais aussi pour l’économie dans son ensemble. En sacrifiant la qualité pour le profit, les industriels compromettent la confiance des consommateurs dans les produits et contribuent à une inflation pernicieuse.
Face à ces pratiques, il est crucial pour nous tous de rester informés et vigilants afin de préserver la qualité de ce que nous achetons, et de promouvoir des pratiques commerciales éthiques.