Il y a deux ans nous nous faisions l’écho de l’existence de « banquiers » d’un genre nouveau: les buralistes et ce, grâce à une nouvelle offre bancaire : le compte nickel. Cette offre a séduit de nombreux consommateurs, puisqu’on recense aujourd’hui environ 500 000 clients ayant adopté ce compte bancaire d’un nouveau genre.
A priori, cette offre était plutôt destinée aux clients en interdiction bancaire, ne disposant pas d’une carte bancaire de paiement mais aussi pour ceux qui ne voulaient pas se rendre dans une agence et/ou qui n’étaient pas adepte de la banque en ligne.
En effet, on recense aujourd’hui environ 500 000 clients ayant adopté ce nouveau compte bancaire.De même, l’offre est désormais élargie à l’ensemble du territoire national y compris dans les DOM puisque les buralistes sont désormais 1943 à proposer ce service. Et ce chiffre risque d’augmenter lorsque l’on sait que certaines banques (la banque postale, les banques mutualistes,…) ont prévu, dès l’année prochaine, d’augmenter (encore !) leurs frais bancaires (notamment les frais de tenue de compte, cotisation de la carte bancaire).
Il faut dire que l’ouverture du compte Nickel est d’une facilité déconcertante : une carte d’identité et un numéro de téléphone suffisent, bref aussi simple que l’ouverture d’une ligne mobile!
De plus, à l’inverse d’une banque classique, votre niveau de revenus n’est pas un critère pour l’obtention d’un compte nickel.
En outre, le compte nickel présente l’avantage de vous contraindre à gérer sainement votre budget puisqu’il n’est pas rattaché à une autorisation de découvert : vous ne dépensez que ce que vous avez réellement sur votre compte ! Rappelons que 61% des français déclarent se retrouver à découvert au moins une fois par an, tandis que 25% déclarent dépasser l’autorisation de découvert au moins une fois par mois (2) [enquête Panorabanque « les français et le découvert bancaire » réalisée pour le compte de RTL et du Parisien en octobre 2014]
Quant aux opérations bancaires que vous pouvez réaliser, il s’agit du dépôt d’espèces, du prélèvement, du virement et des retraits (dans la limite d’un certain plafond). En revanche, vous ne disposez pas de chéquier. Certaines demandes restent donc l’apanage de la banque : par exemple solliciter l’octroi d’un crédit à la consommation ou immobilier. De même, vous ne pouvez pas adhérer à des contrats d’assurances ou d’autres produits financiers (Assurance vie, PEL, CODEVI…).
Mais le compte nickel tient-il vraiment toutes ses promesses?
En réalité, le client titulaire d’un compte nickel paie lui aussi des frais : compter environ 20€/an pour un abonnement carte nickel comprenant la carte bancaire.
De plus, les retraits sont facturés à 0.50€ à chaque opération auprès du buraliste et 1€ auprès d’un distributeur ; les frais de dépôt sont limités (750€ sur 30 jours) et coûtent 2% du montant déposé. Si votre compte fait l’objet d’une saisie attribution, il vous en coûtera 20€ pour les frais de traitement du dossier.
Sachez que vous pouvez faire domicilier vos revenus mais également régler vos principaux créanciers (fournisseur d’énergie, loyer, téléphone….) via le compte Nickel. A noter, certains créanciers, comme les établissements de crédit, sont réticents à accepter que leurs prélèvements se fassent via ce type de compte, car le découvert n’y ait pas autorisé, et le risque d’impayés leur paraît donc plus important.
En revanche, rien ne vous interdit d’ouvrir ce compte à la seule fin de payer vos achats en ligne ou encore pour épargner à court terme en vue de réaliser un projet.
Notez toutefois que même s’il s’agit d’une carte bancaire valable en France et à l’étranger, vous ne pourrez pas l’utiliser dans certaines situations telles que la location d’un véhicule auprès d’un loueur professionnel.
Alors, faut-il ouvrir un compte Nickel?
Désormais bien implantée dans le paysage, cette solution reste une alternative, malgré tout moins onéreuse qu’un compte bancaire ouvert dans une banque de détail. Si cette offre a d’abord conquis un public plutôt en difficulté bancaire, aujourd’hui elle semble intéressée un public plus large.
Néanmoins, avec 500 000 clients, le compte nickel ne représente qu’une part infime des 80 millions de comptes bancaires de particuliers. C’est pourquoi, nous estimons que l’inclusion bancaire des publics les plus fragiles (le droit au compte, les gammes de paiement alternatif etc…) doit demeurer le rôle principal des banques de détail, qui doivent pouvoir proposer leurs services à tous les publics.
En conclusion, en fonction de votre profil, vous pouvez opter pour la banque en ligne, la banque classique ou le compte nickel, à vous de voir!