Depuis le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie, les automobilistes français ont vu les prix à la pompe bondir, jusqu’à 2,20€ le litre d’essence au printemps 2022. En raison de cette situation internationale, ils restent aujourd’hui encore très élevés à plus de 1,90€ le litre. Ces prix ont un impact fort sur le pouvoir d’achat des consommateurs. A quoi peuvent-ils s’attendre des annonces et des initiatives en cours? Eléments d’explications.
Tout comme le logement, les transports représentent un poste de dépenses important pour de nombreux ménages.
Bien sûr, ceux qui le peuvent ont déjà opté pour des modes de déplacement alternatifs au véhicule personnel, comme les transports publics, ou encore le vélo ou la marche à pieds. Mais, pour d’autres, l’usage de la voiture reste indispensable, soit en raison de leur lieu de vie, soit de leurs horaires de travail. Les consommateurs n’ont alors d’autres choix que de traquer les prix des différents distributeurs et souvent de faire plus de kilomètres pour faire le plein au meilleur prix, ou bien en fonction de la période du mois, de ne remplir que partiellement leur réservoir.
La grande distribution, pour qui l’essence reste un produit d’appel, a mis en place quelques initiatives comme la vente à prix coûtant pendant certains week-end, ou encore en instaurant un plafonnement du prix des carburants à 1,99€.
Comme les prix restent élevés sur une longue période, ces mesures commerciales ne suffisent pas. Le gouvernement a réuni il y a quelques jours les distributeurs pour les inciter à accepter de vendre le carburant à perte. La grande distribution a déjà fait savoir son opposition à cette idée. Le 24 septembre, le Président Emmanuel Macron a annoncé le retour de l’indemnité carburant, d’un montant de 100 euros par an et par voiture. Cette indemnité concernerait uniquement les travailleurs aux bas revenus, qui n’ont d’autres choix que de prendre leurs voitures pour travailler. Si cette aide représente un coup de pouce salutaire pour les foyers modestes, il n’en demeure pas moins, qu’elle ne solutionnera pas durablement le problème.
En tant qu’association de défense des consommateurs agréée, nous regrettons que les associations nationales de défense des consommateurs agréées n’aient pas été concertées, et plus largement que cette question du prix de vente des carburants n’ait pas été traitée au sein du Conseil national de la consommation, une instance qui regroupe, des représentants des professionnels, des représentants des consommateurs, et des représentants des pouvoirs publics, et dont la mission est de faire de propositions consensuelles, réalistes et que les entreprises s’engagent à appliquer.
Au lieu de cela, le ministre de l’économie Bruno Le Maire s’est adressé directement aux distributeurs pour les inciter à revendre à perte, principe pourtant interdit par la loi depuis 1963. Devant le refus de la grande distribution le gouvernement souhaite les inciter à vendre à prix coutant.
A notre avis, d’autres pistes pourraient être explorées, et notamment une refonte complète de la fiscalité des carburants dont le prix est composé en grande partie de taxes (TIPP, TVA..). Le Conseil National de la Consommation se réunira en fin de semaine sur le thème de la consommation durable en présence d’Olivia Grégoire, ministre déléguée auprès du ministre de l’économie, l’occasion pour nous de remettre ce thème prioritaire pour les consommateurs au centre des débats.