Comme chaque année, la banque de France publie son enquête sur le surendettement des ménages. Déjà en 2020, la Banque de France notait qu’il s’agissait d’une année atypique au regard du faible nombre de dossiers déposés (- 24 % par rapport à 2019), soit moins de 109 000 dossiers, niveau le plus faible depuis le milieu des années 90. L’année 2021 semble confirmer cette tendance. En effet, en 2021, le nombre de dépôts de dossiers de surendettement baisse de 15 % par rapport à 2019, année référence. On vous révèle les grandes tendances de cette enquête.
Près de 121 000 dossiers ont été déposés au cours de l’année 2021, dont 56 % par des personnes ayant recours à la procédure pour la première fois.
Etonnamment, la crise sanitaire n’a donné lieu à aucune reprise du surendettement. L’évolution des dépôts entre 2019 et 2021 s’inscrit dans la tendance à l’œuvre depuis 2014, avec une baisse moyenne annuelle de 8 %.
L’endettement global des ménages surendettés atteint 4,9 milliards d’euros en 2021. La part des dettes immobilières et des dettes à la consommation se réduit, tandis que celle des dettes de charges courantes et des autres dettes s’accroît. L’endettement médian hors immobilier des ménages s’établit à 16 075 euros en 2021, en baisse de 3 % par rapport à 2020 et de 9 % par rapport à 2014. Le taux d’effacement se maintient à 27 % du total des dettes.
En 2021, comme les années précédentes, le risque de surendettement est plus élevé pour certaines personnes et catégories de ménages :
- Les personnes surendettées sont souvent des adultes vivant seuls ou des femmes cheffes de famille monoparentale ;
- Plus des deux tiers des personnes surendettées sont âgées de 25 à 54 ans, cette tranche d’âge ne constituant que 47 % de la population française de 18 ans et plus ;
- 26 % des personnes surendettées (débiteurs ou codébiteurs) sont au chômage ;
- Les employés, ouvriers et personnes sans activité professionnelle sont surreprésentés par rapport à leur part dans la population française ;
- 60 % des personnes surendettées ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, contre 15 % de la population française. Le taux de pauvreté dépasse même 70 % pour les familles monoparentales surendettées ;
- La moitié des ménages surendettés ne disposent d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leurs dettes ;
- Les trois quarts des ménages surendettés sont locataires, proportion presque deux fois supérieure à celle de l’ensemble des ménages français.
Si l’année 2021 marque un net recul des dettes immobilières dans l’endettement global, il faut à l’inverse noter que les dettes relatives aux charges courantes se retrouvent dans 78% des situations de surendettement.
Du côté de nos permanences dont certaines sont dédiées à la problématique du surendettement, nous constatons aussi une modification dans la composition des dossiers de surendettement avec aujourd’hui des dettes de charges courantes, et moins d’endettement immobiliers. Les débiteurs sont le plus souvent des personnes ayant vécu une rupture, un accident de la vie (perte d’emploi, décès, maladie). Il serait intéressant d’analyser si ces tendances sont identiques du nord au sud, de l’est à l’ouest de la France. Ceci pourra faire l’objet d’un de nos prochains articles!
Source : Banque de France
En savoir plus : lire le rapport sur l’enquête typologique de la banque de France