La coupe du monde féminine de football a débuté le 7 juin dernier et se déroule pour la première fois en France. Une belle vitrine pour les joueuses professionnelles et les équipementiers sportifs qui y voient un marché prometteur. Pour le collectif Ethique sur étiquette (ESE) dont l’Alldc est membre, l’objectif est de rappeler à ces équipementiers, en particulier le leader Nike, qui sponsorise 12 des 24 équipes de cette compétition, de ne pas ignorer les droits des ouvrières de leurs chaines d’approvisionnement.
Le rapport “Anti-jeu. Les sponsors laissent (encore) les travailleurs sur la touche” montre comment Nike, talonné par Adidas, a adopté un modèle économique visant essentiellement l’accroissement de la valeur immatérielle de sa marque, en investissant de manière prioritaire (et démesurée) dans le sponsoring et le marketing. Ce modèle se traduit par une pression sur les coûts de main-d’œuvre, fixés désormais en dernier ressort. Résultat, dans les chaînes de fabrication, principalement en Asie, les travailleur-euse-s touchent des salaires en deçà du minimum nécessaire pour vivre dignement – un salaire vital – alors que les profits s’envolent!
Sur un maillot vendu 90 euros, les travailleur.euse.s touchent moins de 1 euro! La marque, elle, empoche autour de 18 euros de bénéfices net.
Le Collectif Ethique sur l’étiquette rappelle que seule une régulation contraignante au niveau international, à l’image de la loi pionnière sur le devoir de vigilance adoptée en France en mars 2017, et comme en a l’ambition le traité onusien ”multinationales et droits humains” actuellement en négociation, pourra responsabiliser les acteurs les plus puissants de la mondialisation et traduire les discours des États qui s’engagent à rendre la mondialisation plus humaines, en actes. Il est temps!
Pour en savoir plus:
Collectif ethique sur étiquette: www.ethique-sur-etiquette.fr
Rapports « Les sponsors laissent les travailleurs sur le touche » (2016 et 2018)
Coalition pour un traité onusien : Stop-a-l-impunite-des-multinationales
Campagne « Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales » : Stop impunité