A l’occasion de 10e anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza à Dacca au Bengladesh, survenu le 24 avril 2013, et ayant causé la mort de 1338 ouvrières et ouvriers et blessé plus de 2000 personnes le Collectif de l’Ethique sur l’Etiquette, dont notre association est membre fondateur, organisait à Paris un évènement de commémoration. L’occasion pour nous de revenir sur le travail du collectif depuis le drame et sur les avancées qu’il a pu obtenir avec ses partenaires à la fois pour les victimes mais aussi pour éviter de nouvelles catastrophes.
Depuis 10 ans, le Collectif de l’ESE a agi pour éviter qu’un tel drame ne se renouvèle et que les victimes soient indemnisées.
Ce fut un long travail de plaidoyer. La catastrophe de Rana Plaza, a également permis de mettre en lumière les pratiques de l’industrie de l’habillement, la fast fashion. Parmi, les actions de lobbying menées par le collectif, l’adoption en France de la loi sur le devoir de vigilance est la plus marquante. Mais en arriver là, a été un travail de longue haleine.
Ces actions ont d’abord permis une véritable indemnisation des victimes, mais aussi d’aboutir à un accord sur la sécurisation des usines.
Au-delà, il fallait agir pour que la situation ne puisse jamais se reproduire. C’est-à-dire faire reconnaître la responsabilité juridique des multinationales qui font appel à ces sous-traitants. Pour y parvenir, le collectif s’est allié avec d’autres acteurs dont la clean Clothes Compaign dont il est membre. Ce fut un combat, politique, citoyen, médiatique. La pétition a récolté plus d’un million de signataires.
Les multinationales du secteur de l’habillement ont été contraintes de signer un accord sur la sécurisation des usines, et la lutte contre les incendies au Bengladesh. Cet accord est contraignant, indépendant, transparent et sous l’égide de l’Organisation internationale du travail. Il oblige à financer un système d’inspection des usines et à rénover.
La loi sur le devoir de vigilance a été adoptée le 17 mars 2017. C’est la première loi au monde qui permet d’engager la responsabilité des multinationales devant le tribunal, lorsqu’elles violent les droits fondamentaux ou lorsqu’elles font des dégâts irréversibles à l’environnement, et ce, tout au long de la chaîne de valeur. C’est une avancée majeure qui permet d’aller vers une régulation européenne.
Aujourd’hui, nous avons les outils juridiques qui permettent de sanctionner ses pratiques. Pour aller plus loin, il faut parvenir à un véritable changement de modèle de l’industrie de textile. Et pour cela, il faut agir en direction des consommateurs. Promouvoir d’autres formes de consommation, et sensibiliser dès le plus jeune âge à une consommation plus responsable. Le collectif de l’éthique sur l’étiquette agit également sur ce terrain, en direction des enfants des écoles, mais aussi via ses collectifs locaux, qui animent des ateliers et sensibilisent le grand public.
La route est encore longue, mais l’action du collectif de l’éthique sur l’étiquette montre également comment la société civile organisée peut agir concrètement et efficacement au service des droits de l’Homme.