Aujourd’hui en France, 4 millions de personnes utilisent le train pour leurs déplacements quotidiens. Un service public de qualité est donc indispensable pour répondre aux besoins de mobilité des usagers. C’est également un enjeu pour la vie économique du pays. Le train est un outil majeur d’aménagement du territoire, c’est aussi un mode de transport plus écologique. Il est donc aujourd’hui nécessaire de définir des objectifs de qualité, d’accessibilité, de coût acceptable pour l’usager et le contribuable afin que le service public français du train se transforme, s’adapte, se modernise.
En effet, une réforme en profondeur s’impose. Chaque voyageur peut aujourd’hui témoigner que le train souffre de sérieuses difficultés : la qualité de service se dégrade, les prix sont de moins en moins lisibles pour les voyageurs et de plus en plus élevés. Les causes de ces problèmes sont assez simples à comprendre : des mauvais choix d’investissement, une dette qui se creuse, une augmentation de la demande.
L’Etat doit agir au plus vite pour mettre le transport ferroviaire en conformité avec les attentes nouvelles et les besoins des voyageurs. En 2018, le gouvernement lançait une réforme globale de l’ensemble du système ferroviaire. Celle-ci repose sur quatre piliers : investir pour remettre le réseau ferroviaire en bon état, donner le choix aux voyageurs et aux régions en ouvrant à la concurrence, mettre de l’équité entre tous les salariés du secteur ferroviaire et donner à la SNCF tous les atouts pour être plus efficace et performante.
Un an après le lancement par le gouvernement de ce pacte ferroviaire, la ministre des transports, Madame Elisabeth Borne, a organisé une réunion de concertation avec les associations nationales agréées de consommateurs, le 26 février dernier. L’ALLDC y était représentée.
A cette occasion, la ministre a rappelé les axes de la réforme avec notamment la remise en état du réseau, la reprise de la dette de la SNCF à hauteur de 35 milliards par l’Etat, des trains qui arrivent à l’heure, le remplacement des wagons corail par du matériel neuf. Les associations ont ensuite été invitées à formuler leurs attentes au nom des usagers du train. L’ALLDC a insisté sur la qualité des transports du quotidien, fait part de ses inquiétudes s’agissant du sort des petites lignes et de notre souhait d’un traitement équitable des usagers vis-à-vis de l’offre de service ferroviaire aux quatre coins de la France. Il nous semble qu’en l’état actuel des choses, les investissements sont affectés en priorité au TGV au détriment des autres trains particulièrement en Ile de France.
Plus largement, la demande des usagers est pourtant très simple : un matériel assez récent pour fonctionner correctement et apte à assurer leur sécurité mais aussi des trains qui arrivent à l’heure, une fréquence élaborée en fonction de la demande, des tarifs lisibles, des prix accessibles aux plus grand nombre.
Cette réunion entre la ministre et les associations de consommateurs agréées aura permis un dialogue, une écoute attentive. Mais après le lancement de la réforme et les concertations, il faudra opérer le changement. Nous le souhaitons rapide car pendant ce temps d’autres modes alternatifs aux véhicules individuels se développent, plus respectueux de l’environnement, moins coûteux et les consommateurs pourraient décider durablement de changer leurs habitudes de déplacement.