Définition
L’injonction de payer est une procédure judiciaire qui permet au créancier de contraindre le débiteur à payer sa dette.
La dette du débiteur peut résulter de l’inexécution ou de la mauvaise exécution du contrat (le non-paiement du loyer, le refus du remboursement d’une caution) ou bien d’une obligation légale ou statutaire (par exemple les cotisations dues à une caisse de retraite ou le trop perçu d’une prestation versée par un organisme social…).De plus, la somme réclamée au débiteur doit être déterminée (le prix dans un contrat de vente) ou à défaut déterminable. Ainsi à titre d’exemple, dans un contrat d’assurance automobile, en cas d’accident de l’assuré, le montant de l’indemnisation est déterminable c’est-à-dire qu’il dépendra des circonstances de l’accident ainsi que des dispositions contractuelles : franchise, responsabilité de l’assuré…
Juridiction compétente
Le tribunal compétent en matière d’injonction de payer dépend de la nature du litige.
En matière civile, sauf exceptions, le créancier doit saisir le Président du Tribunal Judiciaire du lieu du domicile du débiteur sauf en cas d’impayés de charges de copropriété (le tribunal compétent est alors celui du lieu où est situé l’immeuble.
Pour le saisir, vous pouvez utiliser le formulaire CERFA N° 12948*06 : https://www.formulaires.service-public.fr/gf/cerfa_12948.do
Le Juge des contentieux de la protection est quant à lui compétent pour les requêtes portant sur des créances relevant de sa compétence spécifique à savoir les loyers impayés et le crédit à la consommation et ce quel que soit le montant.
Pour le saisir, vous pouvez utiliser le formulaire CERFA N° 16040*01 : https://www.formulaires.service-public.fr/gf/cerfa_16040.do
La procédure d’injonction de payer
L’introduction de la procédure se fait par requête du créancier. Celle-ci peut être adressée par courrier simple ou par lettre recommandée. La requête peut également être remise au greffe du tribunal compétent au moyen d’un formulaire CERFA disponible sur le site : vosdroits.service-public.fr
La procédure d’injonction de payer est une procédure simplifiée, gratuite et pour laquelle l’assistance d’un avocat n’est pas obligatoire.
La requête
La requête du créancier doit contenir un certain nombre d’éléments tels que les informations personnelles du créancier et de son débiteur c’est-à-dire :
- l’identité des parties
- le domicile ou le siège social s’il s’agit d’une entreprise
- l’objet de la demande
- le montant en détail de la somme réclamée (montant principal, intérêt ou frais…)
De plus, le créancier devra joindre à sa requête toutes les pièces justificatives de la dette (contrat, factures, courriers.).
La décision du juge
Lorsque le juge estime que la requête du créancier est recevable, il rend une « ordonnance portant injonction de payer » pour la somme qu’il retient.
Dès lors, le créancier doit informer le débiteur dans un délai de 6 mois par voie d’huissier de justice qu’une ordonnance d’injonction de payer a été délivrée à son encontre, à défaut l’ordonnance est non avenue c’est-à-dire annulée.
En cas de rejet de la requête par le juge, le créancier ne dispose d’aucun recours. En revanche, il peut introduire une procédure judiciaire classique à l’encontre du débiteur devant le tribunal compétent.
A l’inverse, le débiteur a la possibilité de contester l’ordonnance portant injonction de payer dans un délai d’un mois à compter de la signification de celle-ci. Toutefois, si la signification n’a pas été faite à personne, l’opposition est recevable jusqu’à l’expiration du délai d’un mois suivant le premier acte signifié à personne ou, à défaut, suivant la première mesure d’exécution ayant pour effet de rendre indisponibles en tout ou partie les biens du débiteur.
Dans ce cas, il doit former opposition au tribunal qui a rendu la décision soit par déclaration au greffe (en se rendant sur place) soit par lettre recommandée en joignant les pièces justificatives du litige. Puis, le tribunal convoque les parties et les entend. Le jugement ainsi rendu se substitue à l’ordonnance d’injonction de payer.
De plus, le créancier dispose d’un délai d’un mois pour demander au juge d’apposer la formule exécutoire sur l’ordonnance, qui vaut alors jugement
En général, que le débiteur soit une personne physique ou morale, le créancier s’adresse à un huissier de justice pour obtenir l’exécution du jugement.