Le gouvernement a finalement décidé de suspendre à compter du 1er janvier 2020, l’utilisation de l’additif E171 dioxyde de titane dans les produits alimentaires vendus en France. Si l’arrêté était attendu depuis plusieurs mois, l’ALLDC regrette d’une part la limitation de son champ d’application aux seuls produits alimentaires vendus en France, et d’autre part, la date tardive de l’entrée en vigueur du texte, ainsi que la tolérance envers les industriels s’agissant de l’écoulement des stocks.
L’Alldc considère qu’il ne faut pas crier victoire même si ce texte reste une avancée pour notre sécurité alimentaire.
Après la signature de l’arrêté du 17 avril 2019, l’additif E 171 du dioxyde de titane (Ti O²) n’est suspendu que pour la vente des produits alimentaires en France à partir du 1er janvier 2020. Il ne concerne donc pas les autres produits. L’additif E171 dioxyde de titane, est potentiellement dangereux et est utilisé pour « blanchir » les aliments mais aussi les médicaments et les cosmétiques.
Les industriels y sont très attachés car selon eux aucune autre substance ne leur permet d’atteindre le même résultat. C’est sous la pression des lobbies que le gouvernement a accepté une tolérance s’agissant de l’écoulement des stocks. Ainsi, c’est seulement après l’écoulement de ces stocks que l’additif l’E171 dioxyde de titane disparaîtra des produits alimentaires commercialisés en France après le 1er janvier 2020.
C’est à l’occasion d’une réunion très protocolaire que le 2 mai dernier, la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, Consommation et Répression des Fraudes) a présenté l’arrêté du Ministre Bruno Le Maire aux associations de consommateurs. Cette molle interdiction d’un produit reconnu par le monde scientifique (ANSES) comme dangereux, ne répond pas au principe de précaution.
Si la France a fait un premier pas elle devra défendre sa position devant l’Europe. Tous les peuples sont potentiellement les victimes de ce produit chimique mais les gouvernants sont-ils prêts à formuler une interdiction européenne face aux lobbies de la chimie? Arrivant en fin de mandat la Commission ne prendra pas de décision avant son renouvellement. Quelle sera la politique en ce domaine de nos futurs élus?
La prochaine étape consiste pour la France à défendre la mesure, à trouver d’autres états membres convaincus par la nécessité d’en finir avec cette substance, et d’obtenir un texte européen sur les produits alimentaires mais aussi sur les cosmétiques et les médicaments. Les associations françaises qui avaient signé la tribune parue dans le monde en décembre dernier, sont en alerte et en lien avec le BEUC (Bureau Européen des Unions de consommateurs) au niveau européen.
Les consommateurs doivent également se mobiliser, aussi soutenez notre action, dénoncez ces pratiques autour de vous.
BEUC ou Bureau Européen des Unions de consommateurs a été crée en 1962. Il a été mis en place pour influencer la prise de décision européenne et promouvoir le développement du marché unique afin qu’il fonctionne vraiment dans l’intérêt des consommateurs. Il compte aujourd’hui plus de 40 organisations de consommateurs de 30 Etats membres différents. Il travaille sur des sujets tels que numérique, la santé, la durabilité, l’ énergie et les services financiers.
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