Chauffeur de taxi a toujours été un métier d’hommes et de femmes se voulant libres. Souvent liée à l’immigration tant intérieure (provinciaux s’installant dans les grandes villes) qu’extérieure (Russes, Italiens, Maghrébins,…), cette profession, bien que très réglementée, peut proposer au travers de l’artisanat, une liberté horaire et un aménagement du temps de travail fort apprécié par les chauffeurs. Mais la liberté à un prix!
Les licences pour travailler à son compte subissent une forte spéculation liées à leur nombre limité. Cette limitation est approuvée par les syndicats afin de briser la concurrence. Le coût de ces « permis de travailler » est exorbitant pour cette profession à rentabilité modeste.
Les partisans de la liberté du travail ont été plus loin dans leur volonté de déréglementation et utilisent les nouvelles technologies avec le système UBER. Le consommateur réserve et paye sa course en ligne avant son déplacement. Si dans l’absolu, pour le consommateur, ce système est souple, pratique et économique ; pour les chauffeurs en revanche le système capitaliste est toujours le même et fait de ces travailleurs la variable d’ajustement. Si ces emplois ne sont pas délocalisables, les centrales internet pratiquent allègrement l’évasion fiscale.
Aujourd’hui la profession reste réglementée : un taxi a des droits (stationnement, bornes d’appel, couloirs réservés …) et des devoirs (tarifs, compteur, contrôle, …). Il paye des taxes pour pouvoir exercer dans les grandes villes. Beaucoup voudraient s’affranchir de ces règles et avec leur véhicule personnel, effectuer le service sans payer les frais inhérents à la profession.
Des échauffourées sont engagées au quotidien. Une police spéciale (Boers) surveille la profession et intervient de plus en plus souvent dans les conflits qui opposent taxis, véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), chauffeurs occasionnels et rabatteurs.
Récemment, pour calmer le jeu dans les aéroports, des « rabatteurs » officiels guidant la clientèle vers les stations, ont été mis en place.
Certains responsables politiques verraient bien une déréglementation généralisée mais que deviendraient alors les licences et ceux qui les ont achetées? Une concurrence effrénée ne conduirait-elle pas à la mort de ce service?
On pourrait considérer le taxi comme un complément du service public de transport et le mettre sous l’autorité des autorités organisatrices comme le STIF, en Ile de France, mais aujourd’hui personne n’envisage de prendre cette responsabilité. Néanmoins, pour améliorer la productivité des taxis et leurs prises en charge, la Préfecture de Police met à leur disposition des technologies nouvelles de type open data.
Restent les embouteillages… La création mais surtout le respect des voies dédiées serait une solution.
Le client-consommateur, lui, observe ces débats professionnels ; il reste sur le trottoir en attendant … son taxi!