Les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas, ne cesse t-on de marteler! C’est le moment idéal pour emprunter ou renégocier son crédit! Pour certains pourtant, taux d’intérêts bas ou pas, l’emprunt n’est pas une bonne idée…
Mais certains malins ont trouvé le filon et sévissent sur le web en promettant de vous accorder des prêts jusqu’à des montants très élevés, à des taux toujours plus bas et en étant peu regardant sur vos ressources et votre capacité de remboursement.
Il s’agit pour ces fausses sociétés de crédit ou banque d’exiger, pour pouvoir finaliser le dossier, le règlement préalable de frais (dossier, taxe, notaire…) pour débloquer les fonds.
C’est le cas de M.X qui a voulu emprunter sans succès 50000€ auprès de banques classiques. En naviguant sur le net, il est tombé sur une pseudo- société de crédit située en Espagne pratiquant des taux d’intérêts extrêmement bas. Il a obtenu un accord de principe. Les échéances s’élèvent à plus de 500€/mois sur une durée de 60 mois avec un taux d’intérêt de 1.48%! A ce prix là, cela ne se refuse pas!
En comparaison, nous avons testé une demande similaire sur le site d’un organisme de crédit bien connu. D’après cette simulation, pour un prêt personnel « travaux » de 50000€, le TAEG est entre 5.05% et 6.64% (un TEG Fixe entre 4.94% et 6.45% maximum), des échéances de 631.57€ (auquel il faut rajouter le coût de l’assurance emprunteur) le tout sur une durée de 96 mois pour un coût total du crédit de 60 630.72€.
Contrairement aux banques que M. X a sollicitées, la «banque » espagnole fait confiance à son client : exit les pièces justificatives (bulletin de salaire, avis d’imposition…)! Une simple déclaration de ressources est suffisante. Sans compter que toutes les démarches se font en ligne : de toute façon la confiance règne…
Pourtant, selon l’article L.312-16 du code monétaire: « avant de conclure le contrat de crédit, le prêteur vérifie la solvabilité de l’emprunteur à partir d’un nombre suffisant d’informations, y compris des informations fournies par ce dernier à la demande du prêteur. Le prêteur consulte le fichier prévu à l’article L.751-1 le FICP, dans les conditions prévues par l’arrêté mentionné à l’article L.751-6, sauf dans le cas d’une opération mentionnée au 1 de l’article L.511-6 ou au 1 du I de l’article L.511-7 du code monétaire et financier».
De même, l’article L.312-17 du code de la consommation impose l’établissement d’une fiche de dialogue notamment lorsque le contrat de crédit est souscrit à distance. Cette fiche détaillée et signée par l’emprunteur, détaille ses ressources, ses charges et ses éventuels crédits en cours afin que le prêteur évalue précisément sa situation financière.
En effet, l’étude de la solvabilité de l’emprunteur est une obligation au titre du devoir de mise en garde de la banque contre le risque d’endettement de l’emprunteur. La banque doit non seulement s’assurer que l’emprunteur dispose de toutes les informations et explications lui permettant de vérifier que le crédit proposé est adapté à sa situation financière et à ses besoins mais elle doit également attirer son attention sur les caractéristiques du crédit qu’elle lui propose (article L.312-13 et L.312-14 du code de la consommation).
Quant à l’offre de crédit qu’il a ensuite reçue par mail (truffée de fautes d’orthographe), il s’agissait d’un imprimé de deux pages. Aucune notice d’information n’était jointe à cette offre puisqu’aucune assurance emprunteur n’était proposée.
Finalement, notre adhérent a appris que sa demande de prêt était acceptée, mais sa joie a été de courte durée car pour pouvoir obtenir le virement sur son compte bancaire, encore fallait-il s’acquitter de frais de 600€. Puis, des frais de cautionnement de 900€ lui ont été réclamés.
Cette petite musique aurait pu continuer encore longtemps, si M. X avait continué de payer sans sourciller. Quant au prêt, il n’en a jamais vu la couleur!
Souvent visé, le public qui n’a pas accès au crédit classique ou qui se trouve face à une urgence peut tomber dans ce genre d’écueil. Certes, en matière de crédit, comme dans d’autres domaines, la concurrence doit jouer. Cependant, si après plusieurs demandes de crédit, votre prêt est refusé, n’insistez pas : il y a sans doute une bonne raison!
Enfin, le crédit est régi par un formalisme très strict (offre préalable, obligation d’information, fiche de dialogue, consultation du FICP, délai de rétractation…). Résultat : l’offre de crédit comporte plusieurs trentaines de pages et pèse donc lourd ! Un prêteur sérieux ne peut donc vous accorder un crédit en un temps record puisqu’il doit procéder à nombre de vérifications.
En conclusion, si vous êtes à la recherche d’un crédit, tournez-vous vers des prêteurs qui ont fait leur preuve!
Pour en savoir plus sur le crédit n’hésitez pas à consulter nos fiches :