Le marché de la seconde main connait un véritable engouement ces dernières années. Porté par des changements dans les mentalités des consommateurs, des préoccupations idéologiques croissantes, et une recherche de solutions plus économiques, ce secteur est en pleine expansion. Il touche désormais quasiment tous les aspects de la consommation, allant de la mode aux appareils électroniques, en passant par les meubles et les voitures. Comment explique-t-on cette montée en puissance, et quel est le cadre légal de ce marché de l’occasion ?
Au début des années 2000, la seconde main était un marché marginal, réservé aux personnes à faible revenu, et n’existait que dans les friperies, les marchés aux puces, ou encore chez Gibert Joseph pour les livres d’occasion. Ces commerces physiques ont été rejoints par les plateformes comme eBay, Leboncoin ou Vinted, qui ont démocratisé ce marché, au point que celui-ci est en passe de devenir un marché de masse, représentant en France 14 milliards d’euros, dont 7 milliards pour la mode d’occasion.
L’une des principales motivations derrière l’explosion du marché de la seconde main est l’environnement. Les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés aux impacts de l’industrie manufacturière sur l’environnement. Ainsi, l’achat d’occasion participe à la réduction des déchets par le réemploi, la lutte contre le gaspillage et il allonge la durée de vie des produits.
Ce marché représente également une alternative économique en période de crise, il est en effet déflationniste : il pousse les prix à la baisse. Le consommateur y trouve son intérêt en réalisant des économies en période d’inflation, et il peut y trouver des produits de qualité, parfois de marques prestigieuses, à des prix bien inférieurs à celui du neuf. On estime d’ailleurs la restitution de pouvoir d’achat pour les Français à 250 euros par personne et par an.
En droit français, les règles de droit applicables aux achats de biens d’occasion diffèrent selon que la transaction a lieu entre particuliers ou entre un professionnel et un particulier.
Dans le cadre d’une vente entre particuliers, le droit commun des contrats s’applique. Ainsi, il n’existe pas de garantie légale de conformité pour les achats entre particuliers. Cependant, lorsque l’achat est réalisé auprès d’un professionnel, le consommateur bénéficie de protections plus étendues en vertu du code de la consommation. L’acheteur peut se prévaloir de la garantie des vices cachés et de la garantie légale de conformité de 12 mois lorsqu’il s’agit d’un bien d’occasion valable pour une période d’un an à compter de la livraison du bien.
Pour en savoir plus sur les garanties, consultez notre fiche ici.
Pour conclure, il existe un risque que ce marché de la seconde main devienne un marché de masse où les consommateurs déculpabilisés achètent des objets en quantité, uniquement parce qu’ils sont moins chers, et sans réel besoin. Toutefois, il est probable que ce marché s’autorégule, notamment grâce à la mise en place de notations sur les plateformes et par la concurrence entre vendeurs. Son développement témoigne d’une mutation profonde des modes de consommation, guidée par des considérations économiques et écologiques, et offre des perspectives pour une économie plus circulaire et plus respectueuse de l’environnement.